Lancer son Activité de Dentiste en Belgique : Le Guide Complet

Dans cet article, nos experts-comptables vous donnent leurs meilleurs conseils pour lancer votre activité de dentiste en Belgique tout en optimisant sa gestion administrative, comptable et fiscale.
Tout d’abord, voici les démarches à suivre pour exercer votre activité en Belgique.
Pour devenir dentiste en Belgique, il faut détenir un diplôme reconnu. Trois titres professionnels existent :
En tant que dentiste, un numéro INAMI est nécessaire pour facturer les soins à vos patients et prétendre au remboursement des mutualités.
Le numéro doit être demandé à l’INAMI, sous respect de quelques conditions :
Comme pour toute activité professionnelle, vous devez vous inscrire à la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE) avant de démarrer votre activité.
Cette inscription vous permet d’obtenir un numéro d’entreprise. Elle est à réaliser via un guichet d’entreprise et coûte 105,50 €.
En tant que travailleur indépendant, il est nécessaire de s’affilier à une caisse d’assurance sociale et payer trimestriellement des cotisations sociales. Le montant des cotisations est de 20,50% de vos revenus annuels, avec un montant minimal de 871,71 €/trimestre.
Être en ordre de cotisations sociales vous donne des droits, comme ceux à une pension, obtenir des indemnités d’incapacité de travail et des indemnités de repos de maternité/paternité.
💡 Les cotisations sociales sont une dépense déductible à l’impôt. N’oubliez donc pas de les déduire comme frais professionnels.
Après avoir obtenu votre numéro d’entreprise, vous devez éventuellement vous identifier à la TVA. Cette étape peut être gérée par le guichet d’entreprise ou par votre comptable.
Selon l’article 44 du Code de la TVA, les prestations de soins à finalité thérapeutique sont exemptées de TVA. Ça signifie que vous ne percevez pas de TVA sur les ventes, mais que vous ne pouvez pas récupérer la TVA payée sur les achats liés à cette activité.
💡 Si vous effectuez uniquement des actes à finalité thérapeutique, vous ne devez donc pas vous identifier auprès de la TVA.
⚠️ Par contre, les prestations sans finalité thérapeutique, c’est-à-dire les soins esthétiques (par exemple : le blanchiment, l’orthodontie adulte), ne sont pas exemptées de TVA. Si vous effectuez les deux types de soins, vous êtes considéré vis-à-vis de la TVA comme un assujetti mixte.
Si les prestations soumises à TVA ne dépassent pas 25 000 €/an, le régime de la franchise peut s’appliquer.
L’assurance responsabilité civile professionnelle est la seule obligatoire pour les dentistes. Cette assurance vous couvre en cas de dommage occasionné à des tiers dans le cadre de votre activité professionnelle.
D’autres assurances, bien que facultatives, sont conseillées :
💡 Pensez également à votre avenir : il existe plusieurs solutions d’assurance-pension, dont certaines spécifiques aux prestataires de soins reconnus par l’INAMI. Ces assurances complémentaires vous offrent un avantage fiscal non négligeable.
Lors du démarrage de votre activité, plusieurs syndicats ou associations professionnelles vous proposeront une affiliation afin de bénéficier de conseils spécifiques. Ces affiliations sont cependant optionnelles.
N’oubliez pas de vérifier auprès de votre comptable si d’autres formalités sont nécessaires selon la région dans laquelle vous pratiquez, ou en fonction de la structure de votre cabinet.
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Le mode de perception de vos revenus dépend de la manière dont vous exercez.
Si vous exercez dans votre propre cabinet, vous percevez directement les paiements de vos patients. Depuis juillet 2022, vous avez l’obligation de proposer un moyen de paiement électronique à vos patients (via un terminal de paiement ou une application bancaire).
⚠️ À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, tous les dentistes belges devront utiliser la facturation électronique pour assurer une meilleure transparence envers les mutualités et continuer à bénéficier de la déductibilité de la TVA. Préparez-vous dès à présent à ce changement en adoptant un logiciel de facturation compatible.
💡 Si vous avez atteint 63 ans au 1ᵉʳ janvier 2024, cette obligation ne vous concerne pas : vous pourrez toujours facturer au format papier.
Lorsque vous exercez en clinique, celle-ci perçoit les paiements des patients et vous verse des honoraires, après déduction d’une rétrocession. Cette rétrocession permet à la clinique de couvrir ses frais de fonctionnement (entretien des bâtiments, rémunération des secrétaires et du personnel technique, achat de matériel, gestion de la facturation).
Généralement, ce pourcentage de rétrocession se situe entre 20 et 40 %.
💡 Il est parfois avantageux de s’unir à plusieurs dentistes ou médecins et de percevoir les honoraires de manière groupée. Ainsi, le pool perçoit les honoraires, qu’il partage ensuite entre ses membres en fonction de leur temps de travail.
N’oubliez pas de demander la prime télématique auprès de l’INAMI. Cette prime de 800 € est destinée à encourager l’utilisation des services électroniques.
Pour être éligible à cette prime en 2024, les dentistes doivent respecter des critères spécifiques, notamment l’exercice d’une activité reconnue (généraliste ou spécialiste), et l’utilisation de la télématique pour au moins quatre services, dont obligatoirement la consultation de l’assurabilité, des tarifs et la facturation électronique des soins via eAttest et eFact.
La déduction des frais professionnels est un bon moyen de réduire la charge fiscale liée à votre activité.
Trois conditions doivent être respectées pour pouvoir déduire une dépense :
Voici les principaux types de dépenses que vous pouvez déduire en tant que dentiste :
Comme tout professionnel, vous pouvez déduire certaines dépenses générales liées à votre activité, telles que les cotisations sociales, les honoraires de votre comptable, les frais liés à un bureau à domicile ainsi que toutes les dépenses liées à votre cabinet (le loyer, l’électricité, l’eau, l’entretien, etc.).
Si vous exercez dans une clinique ou un hôpital, la rétrocession consiste aussi en une dépense déductible.
En tant que dentiste, vous avez des dépenses particulières qui peuvent être déduites :
💡 En tant que travailleur indépendant, vous pouvez bénéficier chaque année de 100 chèques-formation (ainsi que 25 chèques-formation en langues) d’une valeur de 30 €, subsidiés par le Forem à hauteur de 15 €.
⚠️ L’administration fiscale est très attentive aux séminaires et congrès suivis à l’étranger, surtout s’ils se déroulent dans des lieux idylliques. Nous attirons votre attention sur trois points :
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Sur base des revenus que votre activité de dentiste va générer, vous allez devoir payer des impôts. Dans cette section, nous vous expliquons comment ils sont calculés et comment vous devez les payer.
Que vous exerciez votre activité de dentiste en tant qu’indépendant ou en société, vous devez anticiper vos impôts en effectuant des versements trimestriels pour éviter des majorations.
Votre comptable peut vous conseiller concernant les montants à verser afin d’éviter des surprises à la fin de l’année. En effet, des versements anticipés insuffisants entraînent une majoration d’impôt.
Chaque année, vous êtes tenu de compléter et transmettre à l’Administration fiscale votre déclaration d’impôt dans le délai imposé.
Votre comptable peut se charger de cette formalité et, surtout, vous conseiller afin d’optimiser votre situation fiscale. La législation fiscale est complexe, et il serait dommage de passer à côté d’avantages fiscaux.
Trois régimes TVA sont généralement appliqués aux dentistes :
Selon votre régime TVA, il convient de remplir certaines obligations :
La déclaration se fait chaque trimestre pour le 20 du mois qui suit le trimestre. Le paiement du solde en faveur de l’administration doit également être payé pour cette même date.
💡 À partir de 2025, le délai sera prolongé de 5 jours, soit le 25 du mois qui suit le trimestre.
💡 Les clients particuliers, qui ne possèdent pas de numéro de TVA, ne doivent pas être mentionnés dans ce listing.
Quelles sont les obligations liées à chaque régime de TVA ?
Régime | Déclaration périodique | Listing annuel des clients assujettis |
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Assujetti exempté | 🚫 | 🚫 |
Assujetti mixte | ✅ | ✅ |
Assujetti mixte franchisé | 🚫 | ✅ |
Selon l’évolution de votre activité et de vos revenus, il peut être avantageux de passer du statut d’indépendant en personne physique à celui de société.
⚠️ Toutefois, cette décision doit être mûrement réfléchie car elle amène des changements au niveau de la gestion administrative et financière de votre activité.
Voici les principales implications d’un passage en société :
👉 Nous espérons que ce guide vous a été utile ! Si vous souhaitez plus de conseils pour lancer, gérer et optimiser votre activité de dentiste en Belgique, n’hésitez pas à contacter nos experts-comptables. 😀
Expert-comptable
Maud est expert-comptable fiscaliste, et c'est aussi la cofondatrice de BILLY. Combinant une excellente maîtrise de la compatibilité belge et une bienveillance naturelle, elle supervise l'équipe comptable de BILLY au quotidien.